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samedi, 01 novembre 2014

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (13)

 

 

 

 

Introduction.

 

 

 

 

« 27. Un Breviaire en deux volumes à l’usage de Paris, noté et richement historié, couvert de veluyau violet et figuré [orné de figures], doublé de satin noir, fermant à deux fermoers d’argent doré aux armes de Monseigneur ; et en l’un a une pippe d’argent._375 liv. »

 

« 28. Un Breviaire en deux volumes à l’usage de Paris, qui se commence au second fueillet après le Kalandrier [sic] : Sion montem ; couvert de drap de damas vermeil doublé de satin vermeil, fermant à deux fermoers d’argent doré aux armes de Messire Pierre de Navarre.

L’autre volume pareil dont le brief d’iceulx est en françois [l’ouvrage contient un résumé en français]._125 liv. »

 

Cet ouvrage était depuis peu dans la collection du duc, car il avait appartenu à Pierre de Navarre, comte de Mortain, fils du roi de Navarre Charles II (« Charles le Mauvais ») et ami fidèle de Charles VI. Né en 1366, il mourut à Sancerre le 29 juillet 1412 au retour du siège de Bourges.

 

 

« 29. Un Breviaire en deux volumes, où il a plusieurs histoires de blanc et de noir, couvert d’un drap de soye blanche, fermant chacun à deux fermoers d’or, les uns esmailliés aux armes d’Orléans et les autres à ymages [effigies, représentations diverses]._150 liv. »

 

Les enluminures et miniatures « de blanc et de noir », c’est-à-dire en grisaille, apparaissent en France par l’entremise de l’enlumineur Jean Pucelle, mort en 1334, et de son disciple Jean Le Noir, actif entre 1331 et 1380, qui sont peut-être les artistes ayant contribué à ce Bréviaire.

 

Voici une "miniature en grisaille" de Jean Pucelle, représentant une scène de la vie de saint Louis (saint Louis et les ossements de lépreux), tirée du Livre d'Heures de Jeanne d'Évreux (vers 1325-1328) conservé au musée des Cloîtres de New York :

 

 frédéric tison, la librairie de jean de berry au château de mehun-sur-yèvre, 1416

(Source.)

 

 

(à suivre.)

 

 

 

samedi, 25 octobre 2014

Je meurs de soif auprès de la fontaine

 

  

 

 

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Dans une fontaine, à Vénosc, en Isère,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (12)

 

 

 

Introduction.

 

   

Théologie (suite)

Liturgie et livres de prières

 

 

« 24. Un autre livre en françois, appelé Renconnal, historié au commencement d’un pape de l’Eglise et de la synagogue, couvert de cuir rouge empraint, à deux fermoers d’argent doré esmailliés d’une Annonciacion._100 liv. »

 

Hiver de Beauvoir pense qu’au lieu de Renconnal (livre qui, en effet, n’est mentionné nulle part, sauf erreur de ma part) il faut lire Rational : il s’agirait donc du Rational [id est « ce qui concerne les comptes »] du divin Office (Rationale divinorum officiorum) (1286) de Guillaume V Durand, évêque de Mende (vers 1230-1296), traduit en français, à la demande de Charles V, par Jehan Golein (vers 1325-1403), théologien et moine carme parisien.

 

 

« 25. Un livre nommé Pontifical, de très-grosse lettre pour sacrer rois, emperieres [empereurs], archevesques et evesques, couvert d’un drap de soye azuré doublé d’un tiercelin, à deux fermoers d’argent doré aux armes dudit Mgr le duc._15 liv. »

 

Un Pontifical était un livre liturgique contenant les formules et les cérémonies des fonctions réservées respectivement aux puissants du monde d’alors : archevêques, évêques, rois et empereurs s'y voyaient prescrire les actes et les paroles qu'il était nécessaire d'accomplir et dire.

 

 

« 26. Un livre petit, escript de grosse lettre et noté en aucuns lieux [en plusieurs endroits se trouvent des notations musicales], du sacre du roi de France, couvert de viel cuir blanc sans fermoers, non prisé [estimé] ; lequel est en l’hostel de Thevenin de Bonpuis et est ordonné être mis en la librairie du roi comme l’an dit. »

 

« Thevenin, ou Estienne de Bonpuis, échevin de Paris, [était] l’un des créanciers du duc », note Hiver de Beauvoir. Cet ouvrage était destiné à rejoindre la collection royale, car il s’agit d’une partie du texte des Grandes Chroniques de France, rédigées par les moines de l'abbaye de Saint-Denis depuis Philippe III de France, dit le Hardi, roi de 1270 à 1285 : ces Chroniques constitue l'histoire officielle du royaume de France depuis le premier des Valois et son ascendance immédiate. Charles V, qui les fit copier, leur fit ajouter, peut-être par son chancelier Pierre d'Orgemont, une suite importante relative aux faits du règne de son père Jean II le Bon ainsi qu’aux faits ayant eu lieu sous le sien. Le livre appartenait donc d’office à la Couronne.

 

 

 (à suivre.)

 

 

vendredi, 24 octobre 2014

Degrés

 

 

 

 

 

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Dans le village de Vénosc, en Isère,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

 

Lumières

 

 

 

 

 

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Sur le chemin des Alpes, des Deux-Alpes à Vénosc, en Isère,
photographie : juillet 2014.

 

 

« La lumière n’a pas de bras pour nous porter. »

Pierre-Albert Jourdan, La Langue des fumées (1961)

 

 

 

jeudi, 23 octobre 2014

Détail

 

(En marge de l'inventaire de la Librairie de Jean de Berry au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416.)

 

 

 

 

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Étienne Bobillet et Paul Mosselmann (actif dès 1441 - mort en 1467),
continuateurs de Jean de Cambrai et de son atelier, 
Pleurant, élément du cortège de funérailles
figurant au soubassement du tombeau de Jean de Berry à la Sainte-Chapelle de Bourges,

au Louvre,
photographie de ce jour même.

 

 

 

Autoportrait entre deux pleurants de Jean de France

 

(En marge de l'inventaire de la Librairie de Jean de Berry au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416.)

 

 

 

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Étienne Bobillet et Paul Mosselmann (actif dès 1441 - mort en 1467),
continuateurs de Jean de Cambrai et de son atelier,
Deux pleurants, éléments du cortège de funérailles
figurant au soubassement du tombeau de Jean de Berry à la Sainte-Chapelle de Bourges,

au Louvre,
photographie de ce jour même.

 

 

 

Fragment

 

(En marge de l'inventaire de la Librairie de Jean de Berry au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416.)

 

 

 

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Atelier de André Beauneveu, Tête d'apôtre, pierre (fin du XIVe s.),
fragment d'une statue de la chapelle du château de Mehun-sur-Yèvre,
au Louvre,
photographie de ce jour même.

 

 

 

Le château et le temps

 

(En marge de l'inventaire de la Librairie de Jean de Berry au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416.)

 

 

 

 

L'ami des châteaux connaît la merveilleuse miniature des frères Limbourg contenue dans les Très Riches Heures du duc de Berry, et, s'il est allé sur les lieux, ce qui reste du château de Mehun-sur-Yèvre, ruines à la fois belles et désolantes... J'ai trouvé deux images plus rares de l'édifice que conçut l'architecte Guy de Dammartin, et dont parle Françoise Autrand dans son ouvrage Jean de Berry, L'art et le pouvoir, paru en 2000 aux éditions Fayard, hélas sans détailler ses sources.

 

La première de ces images, si c'est bien elle que je reproduis ci-dessous, est une miniature de 1465 (d'après Françoise Autrand), contenue dans un livre que je ne suis pas parvenu à identifier. On y voit le château, toujours intact, cette fois sous l'angle ouest :

 

 

le_chateau.jpg

  

(Source. Cette image est décrite comme une tapisserie sur le site,
mais cela me semble bien étrange...)

 

 

La seconde est un dessin, daté de 1737, d'un certain Jean Pe[r??], dont je ne suis pas parvenu à lire le nom exact sur la reproduction. Le dessin prouve déjà la négligence des hommes à l'encontre de cette merveille : même si le château a belle allure encore, ses tours sont en partie ruinées, ses flèches effondrées, à la suite d'un incendie qui se déclencha au XVIe siècle, et sa base est comblée de terre. Le château fut ensuite utilisé, jusqu'au début du XIXe siècle, comme une carrière de pierres...

 

 

M0234-0004262.jpg

  

(Source)

 

 

Au début du XIXe siècle, le château est déjà comme nous le connaissons, ainsi que le montre cette aquarelle.

 

Je serai, naturellement, heureux qu'un Lecteur de passage m'apporte ses lumières en ce qui concerne les points obscurs de ce billet !

 

 

 

mercredi, 22 octobre 2014

L'œil de la Muzelle

 

 

 

 

 

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À gauche, la Muzelle, et, à droite, l'Aiguille de Vénosc,
vues du chemin des Alpes, des Deux-Alpes à Vénosc, en Isère,

photographie : juillet 2014.

 

 

 

mardi, 21 octobre 2014

Deux images pour un chemin dans la brume

 

 

 

 

 

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Sur le chemin des Alpes, des Deux-Alpes à Vénosc, en Isère,
photographies : juillet 2014.

 

 

 

lundi, 20 octobre 2014

Paysage caligineux

  

 

 

 

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Des Deux-Alpes à Vénosc, sur le chemin des Alpes, en Isère,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (11)

 

 

 

 

Introduction.

 

 

 

« 23. Un Livre des trois Maries et de leur sainte lignée, escript en françois de lettre de court ; et au commencement historié d’elles et de leurs maris ; couvert de cuir vermeil empraint, et fermant à iiij [quatre] fermoers de cuivre sur cuir._10 liv. »

 

Je ne suis sûr, ici, de rien, mais peut-être s’agit-il du long poème en 35 000 vers français octosyllabiques (!), Histoire des Trois Maries, qu’écrivit vers 1357 Jean Fillon, dit Jean de Venette, près de Compiègne (vers 1307-après 1368), moine carme parisien, chroniqueur et peut-être le second continuateur de la Chronique latine de Guillaume de Nangis (vers 1250-1300).

Je déduis d’après le titre de l’ouvrage que Jean de Venette raconte l’histoire de Marie mère de Jésus, celle de Marie mère de saint Jacques le Mineur (mariée à Clopas selon certaines sources), et de Marie Salomé, femme de Zébédée. Il me faudrait lire les 35 000 vers pour en être certain, mais…

 

 

(à suivre.)

 

 

dimanche, 19 octobre 2014

Les coussièges

 

 

 

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Au château de la Rochepot (XIIIe-XVe-XIXe s.), en Bourgogne,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

 

Sur la passerelle

 

 

 

 

 

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Au château de la Rochepot (XIIIe-XVe-XIXe s.), en Bourgogne,
photographie : juillet 2014.